La pleurésie purulente reste une affection grave, responsable d’une morbimortalité importante malgré les progrès de l’antibiothérapie en Afrique. Le but de notre étude était de décrire les caractéristiques étiologiques et évolutives des pleurésies purulentes a l’hôpital Jamot de Yaoundé (HJY).
Les dossiers de 113 patients hospitalisés dans le service de pneumologie de l’HJY pour pleurésie purulente d’août 2010 à juillet 2015 (5ans) ont été rétrospectivement analysés.
Des 113 patients inclus, 70 (61,9 %) étaient des hommes et l’âge médian (intervalle interquartile) était de 34 (24–50) ans. Au moins un facteur favorisant était retrouvé chez 70 (69 %) patients. L’éthylisme chronique (33,3 %) et l’infection à VIH (27,4 %) étaient les facteurs de risque les plus fréquemment retrouvés. L’étiologie bactérienne a été identifiée chez 45 (39,8 %) patients. La pleurésie était d’origine bactérienne banale chez 44 (39,3 %) patients et tuberculeuse chez 2 (4,4 %) patients. Le principal germe retrouvé était le pneumocoque (40,9 %) suivi du staphylocoque (18,1 %). Les germes anaérobies ont été retrouvés dans 11,6 % des patients. La durée moyenne (écart-type) d’hospitalisation était de 25,7 (16,2) jours. L’évolution était favorable dans 82,7 % des cas et le taux de mortalité intra-hospitalière était de 6,4 %.
La pleurésie purulente touche surtout l’adulte jeune éthylique chronique ou ayant une infection à VIH. La tuberculose en est rarement la cause malgré la fréquence élevée de la pleurésie tuberculeuse dans ce contexte. La mortalité intra-hospitalière reste relativement élevée.
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Publié par Elsevier Masson SAS.